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In Memoriam Élisabeth Behr-Sigel

Lorsque je suis arrivée à la Crypte il y a 20 ans, j’avais déjà lu le livre de madame Behr-Sigel  Prière et Sainteté dans l’Église Russe .

Un jour, à la fin de la Liturgie, je m’attardais dans le recoin de la bibliothèque lorsque je vis arriver une petite dame qui s’excusait de ne pouvoir offrir qu’un seul exemplaire de son dernier livre à la bibliothèque de la paroisse.

J’appris alors qui elle était et j’osais lui dire tout ce que j’avais ressenti à lire son livre. S’ensuivit jusqu’à aujourd’hui une amitié d’une rare profondeur, tout en discrétion et délicatesse, teintée d’un dynamisme et d’un franc-parler de qui connaît l’âme humaine, sans oublier un humour jamais blessant. Car il me semble qu’Élisabeth avait cette particularité de dissocier la personne de l’acte que celle-ci pouvait poser. Ses jugements sur les personnes étaient toujours emprunts de compassion et de compréhension.

Élisabeth aimait les autres et faisait tout ce qui était en son pouvoir pour les aider de manière discrète. À une époque, j’ai tapé à la machine des parties de certains de ses manuscrits car elle savait que j’avais besoin d’argent, un ami proche lui ayant parlé de mes difficultés financières.

Dans mes débuts de direction de la chorale, elle m’encourageait et me poussait en avant se faisant une joie qu’ “enfin” une femme puisse le faire et combien de fois ayant lu l’épître, elle me félicitait. Car dans les deux cas, c’était, au-delà de ma personne, la joie que chacun et chacune serve l’église selon ses capacités et donc ait sa place.

Je ne peux passer sous silence le travail immense qu’elle a fait pour essayer de changer les mentalités dans l’Église. Nous lui devons le premier groupe de travail Femmes et hommes dans l’Église  qui a fait couler beaucoup d’encre dans le milieu ecclésial depuis sa création dans les années 1986 ou 1987.

Elle avait l’oreille de certains métropolites et évêques et, femme théologienne reconnue dans de nombreux pays, elle parlait avec assurance et force, le regard tendu en avant poussant chacun à sortir de ses cloisons étroites et rappelant sans cesse   Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus. (Gal. 3, 28).

Élisabeth, merci pour votre vie et ce cheminement ensemble.

Anne-Marie Graffion
26/11/2005

 

 

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