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Éditorial de juillet-août 2010    

« C’est ta face, Seigneur, que je cherche » (Ps. 27,8)

J’écris ces quelques lignes de retour d’un séjour au monastère Saint John the Baptist à Maldon en Angleterre. Ce furent deux jours de prières, de promenades, de conversations avec les moines et les moniales ; bref, deux jours de communion avec une communauté toute tournée vers Dieu et vers les autres.
Nous étions de la même famille. Nous étions du même Corps, celui du Christ. Tout comme nous sommes uns en Christ avec les autres communautés monastiques dont sont proches notre Crypte et ses paroissiens : les monastères de la Protection de la Mère de Dieu (Bussy-en-Othe), Saint Silouane (Saint-Mars-de-Locquenay), Saint Antoine le Grand (Saint-Laurent-en-Royans), de la Transfiguration (Terrasson), de la Protection de la Mère de Dieu - Solan (Vaucluse) et tant d’autres.
Autant de lieux où des hommes et des femmes font le choix de se retirer du monde, de ses attractions, de ses illusions, de ses vanités, pour se consacrer dans la totalité de leur être à Dieu afin de le servir et de servir les hommes.
Des lieux où, face à l’éphémère et à la richesse, règnent la gratuité et le désintéressement, où, face au Malin, aux passions et aux ténèbres, sont proposés l’amour de Dieu et des hommes, la lumière de la résurrection et de l’éternité, où, face au bruit et à la fureur du monde, règne le silence dans toute sa profondeur et sa richesse. Un silence qui mûrit pour se transformer en un murmure de louange à Dieu.
Nos communautés paroissiales, comme nous-mêmes, ne sont pas à l’abri des pesanteurs de ce monde : cléricalisme, pharisaïsme, pouvoir, matérialisme, nationalisme, … Tout ce qui défigure le visage du Christ. Alors, l’Église a besoin de foyers où Dieu est recherché sans cesse. Ils sont une bénédiction pour la croissance du Corps du Christ ; Christ, qui est venu nous libérer de toutes ces pesanteurs ; nous libérer de l’esclavage du péché, pour nous donner la liberté de l’Esprit.
L’Église est le lieu par excellence où se réactualise cette libération et les monastères sont, à leur mesure, à l’avant-garde dans cette lutte. Ils prolongent la victoire de la Croix. Par leur action, ils redonnent vigueur au corps ecclésial et à l’homme, ils communiquent un souffle de vie. Ils aident l’homme à retrouver son créateur, celui dont il est issu ; à comprendre que c’est de notre Père que nous sommes tirés ; qu’Il est à l’origine de tous et de tout.
Père Cyrille Argenti écrivait : « L’Église a besoin de monastères qui déposent devant Dieu les problèmes actuels du peuple et les lui portent à son autel céleste ; qui forment des hommes assoiffés de Dieu, exilés nostalgiques de la patrie céleste et aimant passionnément leurs frères ; qui apportent à l’Église terrestre un peu plus de présence divine, d’amour désintéressé et d’adoration pure ; qui réapprennent aux foules de nos turbulentes cités ce qu’est l’offrande en Christ du peuple de Dieu, c'est-à-dire à célébrer dans la joie la liturgie eucharistique.
Oui, il nous faut des monastères qui nous redonnent le zèle missionnaire, qui ouvre l’Église aux besoins du monde en la remplissant de l’amour de Dieu, qui rallument dans nos cœurs l’amour des hommes de toute race et de toute classe, l’amour des hommes sans Dieu pour lesquels le Christ a versé son sang. » (1)
Oui, il est précieux et vital pour nos communautés paroissiales de garder des liens étroits avec de tels foyers. Nous entamons maintenant la période estivale, durant laquelle nous bénéficions d’une certaine disponibilité de temps et d’esprit, où les pesanteurs de ce monde se font peut-être plus légères. Profitons-en pour, dans nos pérégrinations, aller à la rencontre de ces centres de spiritualité ; pour nous nourrir dans la prière de ces hommes et de ces femmes tout entiers tendus vers notre créateur, afin, à leur proximité, d’apprendre à répondre à l’amour du Père et à être des enfants de lumière œuvrant pour le salut du monde.
N’oublions pas également, le besoin des moines et moniales d'être soutenus par notre prière. Il y a une réciprocité fondamentale dans tout cela. Nous nous portons les uns les autres en Christ. Nous sommes tous de la même famille ! Nous sommes le Corps du Christ !

Père Alexis

(1) Dans Le Messager orthodoxe n° 23, III/1963

Est moine celui qui n’a de regards que
pour Dieu seul, de désirs pour Dieu seul,
d’application qu’à Dieu seul
et qui, en paix avec Dieu,
devient cause de paix pour les autres.
Saint Théodore Studite

Saint Théodore Studite

Bulletin de la Crypte N° 385 juillet-août 2010