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Éditorial d'avril 2008    

Éditorial

Le Mystère du Christ ressuscité

Tout le message, l'essence même du christianisme peuvent se condenser dans ce cri triomphant de l'Eglise à la nuit de Pâques : "Le Christ est vraiment ressuscité". C'est dans la lumière de Pâques que se révèle désormais et se communique au monde Jésus de Nazareth ; c'est du Christ mort et ressuscité que les chrétiens sont les témoins par la foi, dont ils vivent la présence dans le culte et les sacrements, dont ils découvrent le visage dans le partage et le service. Toute la théologie chrétienne, tout le trésor bimillénaire de la tradition n'est qu'une méditation incessante de cet "Unique nécessaire", dans les modes et registres différents de la culture chrétienne : que ce soit dans la théologie des Pères et des Conciles, ou dans l'exégèse scripturaire, ou dans la théologie du culte et des sacrements, ou dans l'hymnographie chrétienne, ou dans l'expérience spirituelle des saints qui est celle du Peuple de Dieu tout entier. Partout et toujours le mystère du Christ est le fait chrétien par excellence en qui convergent tous les symboles et dont découle toute la richesse de la tradition de l'Eglise.

Tout dans l'Eglise se réfère au Christ, se définit par Lui : le langage théologique ou l'icône ou le culte ont un fondement christologique. C'est parce que le Verbe de Dieu a assumé la nature humaine dans son intégrité et l'a renouvelée en Lui-même que le langage humain peut être désormais consonant à son objet, c'est-à-dire que l'homme renouvelé par l'Esprit Saint peut "parler" au Père, peut parler du Christ, peut parler dans et par l'Esprit de Vérité et de Vie.

Au cœur du mystère du Christ et de son œuvre historique de salut se situe donc le mystère pascal, mystère unique de l'amour sacrificiel de la Sainte Trinité, mystère unique qui se découvre dans la passion et la glorification de Jésus, dans l'humiliation et l'exaltation du Fils de Dieu, dans le "passage", c'est-à-dire la Pâque, de la mort à la Résurrection. Le paradoxe et la contradiction insoutenables de ces deux aspects se dénouent dans leur convergence indicible, dans la croix victorieuse, le tombeau vivifiant, la descente triomphale aux enfers, dans les plaies du Ressuscité.

Au-delà du langage théologique ou liturgique, la vie chrétienne est elle-même marquée indiciblement par une relation fondamentale au Christ mort et ressuscité, depuis les actes sacrés de l'initiation baptismale, à travers toute la vie sacramentaire qui trouve son foyer le plus intense dans la communion eucharistique. Ainsi, le mémorial eucharistique nous incorpore au mystère de la même Pâque du Seigneur mort et ressuscité, élevé à la droite du Père, nous y nourrit et nous y maintient, par la permanence des dons de l'Esprit Saint, en un processus de déification en Christ, dans l'intimité déjà inaugurée du Festin du Père. Enfin, le mystère de la mort, c'est-à-dire le sacrement de la Pâque ultime, nous introduit une fois pour toutes dans le face-à-face du Ressuscité, quand nos corps mortels se revêtiront d'immortalité et de lumière. L'attente de ce "passage" donne un sens à notre vie entière, au chemin étroit qui conduit vers le Royaume, où résonnera sans cesse la louange du Ressuscité.

Père Boris

Bulletin de la Crypte N° 362 avril 2008