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Éditorial d'avril 2006

Accompagner le Sauveur dans Sa Pâque de souffrance et de gloire

C’est à la veille de la Fête de l’Annonciation de la Mère de Dieu et du Dimanche de la Sainte Croix qu’il m’incombe de composer cet éditorial pour le numéro pascal de notre bulletin. Nous sommes encore au milieu du chemin, de la traversée de ce grand fleuve, mais nous sommes contraints d’anticiper et déjà de dire, ou plutôt de crier notre certitude et notre joie que le Christ est vraiment ressuscité. Certes, il faut vivre tout d’abord ce temps béni du Carême et accompagner notre Sauveur dans Ses derniers jours durant la Semaine Sainte, et plus nous cherchons à vivre ce temps avec vérité, présence et amour, plus la Pâque du Christ rayonnera dans nos cœurs de la lumière incréée de la Résurrection.

Ces simples paroles “accompagner notre Sauveur“ nous remplissent déjà d’émotion. Il faut prendre très au sérieux ce don de l’Esprit Saint par lequel nous devenons les contemporains de notre Sauveur, ses disciples, et même… ses amis. Quelle audace de le penser, et pourtant le Seigneur leur (et nous !) a dit : “Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais Je vous appelle amis, parce que tout ce que J’ai entendu de Mon Père, Je vous l’ai fait connaître“ (Jn.15,15). Certes, disant cela, le Seigneur S’abaisse jusqu’à nous, mais pour nous élever à Lui et au Père, ainsi qu’Il S’était déjà abaissé, lavant les pieds de ses disciples. Abaissement extrême, jusqu’aux profondeurs de notre misère et de notre déchéance, et élévation indicible vers la Maison et les Demeures du Père.

Ainsi la Pâque que nous vivons d’année en année (de même d’ailleurs que chaque divine liturgie) nous rends présents à la

Dernière Cène Mystique dans le Cénacle de Jérusalem où Jésus prononça Son Discours d’Adieux et de Consolation, promettant à Ses disciples le don et la consolation du Saint Esprit. Nous y devenons nous aussi présents au Jardin des Oliviers, incapables pourtant de veiller quant le Maître suppliera le Père “avec une violente clameur et des larmes“ (Hebr.5,7). Puis viendra pour nous la montée au Calvaire, où avec Jean, “le disciple que Jésus aimait“, nous accompagnerons en silence la Mère de Jésus, elle dont une épée lui transpercera l’âme, selon la prophétie du juste Syméon (Lc.2,35). Quand Jésus confiera Jean à Sa Mère, c’est aussi de nous tous qu’il s’agit ici. Désormais la gloire du Ressuscité rejaillit sur les enfants innombrables de Marie à travers les siècles et son voile maternel nous protège et nous maintient dans la fidélité à son Fils.

La Croix que nous aurons vénérée au milieu du Carême et aux pieds de laquelle nous nous trouvons au Grand et Unique Vendredi de l’année liturgique, cette croix d’ignominie et de souffrances sans nom devient symbole de victoire, arme du combat et signe du salut. Croix victorieuse et glorieuse, ainsi que le Tombeau du Christ désormais vide, mais où les anges lumineux gardent le linceul du Crucifié. C’est une lumière fulgurante et insoutenable qui a jailli du tombeau et qui a imprimé le corps du Christ ainsi que les stigmates de Ses souffrances dans le tissu du linceul.

Désormais cette lumière nous pénètrera au plus intime de nous-mêmes et nous revêtira, car nous sommes et nous grandissons à l’image de Dieu, de Celui “qui se revêt de lumière comme d’un manteau“ (Ps.103,2). Lumière blanche, portant en elle toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, c’est-à-dire véhiculant tous les dons de l’Esprit Saint, et avant tout l’amour, la compassion, la miséricorde et une joie que nulle parole humaine ne peut exprimer. Tout cela se condense dans cette exclamation de la Grande et Lumineuse Nuit Pascale que nous crions au monde :

“Le Christ est vraiment ressuscité“...

Père Boris

Bulletin de la Crypte N° 342 avril 2006

Analyse d'audience

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