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Éditorial de février 2006

Les Quarantaines du salut

Ce mois de février est tout entier consacré à la préparation de la grande Quarantaine, c’est-à-dire au grand Carême pascal, mais il suit lui-même une autre quarantaine, celle des 40 jours qui suivent la naissance du Sauveur à Bethléem.

Ces premiers 40 jours signifiaient la consécration du premier-né au Seigneur. Dans son devenir humain, Jésus s’était soumis et conformé à la loi mosaïque de consécration au Seigneur, Lui qui est la source de toute consécration. Jésus Lui-même vivra 40 jours de prière intense et de jeûne au désert avant d’inaugurer son ministère public d’annonce de l’avènement du Royaume. De prière intense, dis-je, mais peut-on parler de prière intense de Celui qui était depuis toujours prière totale dans l’Esprit, prière embrasant son être entier dans une communion d’amour et d’unité avec le Père ?

Une autre quarantaine intense, un temps de grâce exceptionnelle fut la marche du Peuple élu durant 40 ans dans le désert, temps d’épreuves certes, mais non moins temps d’une intimité particulière avec le Seigneur. Les prophètes aimeront à le rappeler : « Je Me rappelle l’affection de ta jeunesse, l’amour de tes fiançailles, alors que tu marchais derrière Moi au désert, dans une terre qui n’est pas ensemencée » (Jér.2,2).

La grande Quarantaine pascale est aussi un temps fort, un temps de grâce et de bénédiction particulières. La terre promise de la Pâque du Christ doit, elle aussi, être préparée par une marche dans le désert, par la prière et par le jeûne, en un combat incessant contre les forces des ténèbres qui nous sollicitent avec toutes les nourritures terrestres, cherchant à nous faire oublier que l’homme ne vivra pas de pain seul, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu.

Mais cette Quarantaine pascale est un temps tellement intense qu’elle doit elle-même être préparée. Et voici que dans sa sagesse l’Église la fait précéder de quatre semaines d’une sorte de Pré-Carême, marqué lui-même par cinq évangiles ou thèmes des Dimanches :

1. Le Dimanche de Zachée, où le Seigneur appelle Zachée par son nom et celui-ci l’accueille dans sa maison et dans son cœur.

2. Le Dimanche du publicain et du pharisien, où le premier, pécheur mais humble, est justifié plus que le second, orgueilleux et sûr de sa justice.

3. Le Dimanche du fils prodigue, où le Père lui-même court à la rencontre de son fils égaré et le rétablit dans sa dignité filiale (Lisez dans ce même bulletin l’homélie sur le fils prodigue pour y découvrir une autre parabole, où le Fils aîné n’hésite pas à s’en aller à la recherche de son frère perdu pour le ramener dans la maison du Père).

4. Le Dimanche du Jugement dernier où nous apprenons que c’est moins les jeûnes et les longues prières qui attirent la bienveillance du Juge céleste que les œuvres de bonté jaillissant de cœurs miséricordieux. N’oublions pas ici que notre propre âme est aussi ce plus petit d’entre nos frères et qu’elle a besoin de toute notre sollicitude pour qu’elle réapprenne à chercher constamment l’Unique nécessaire, en s’asseyant avec Marie aux pieds du Maître.

5. Enfin au Dimanche du Pardon, l’Église entend et nous fait entendre avec l’oreille et la mémoire du cœur les pleurs d’Adam aux portes closes de l’Eden gardées par le chérubin au glaive de feu. Mais nous savons que le Seigneur est descendu à la recherche d’Adam et que ne le trouvant pas sur terre, Il est descendu jusqu’aux enfers pour le relever et le rétablir dans sa dignité première, car « il est  l’image de ta gloire ineffable, même s’il porte les stigmates de ses péchés.»

Ainsi, ce Pré-Carême contient déjà en germe les éléments essentiels de notre chemin de Carême et nous aide à entrer progressivement dans cette Quarantaine de salut.

Père Boris

Bulletin de la Crypte N° 340 février 2006

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