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Éditorial de janvier 2006

L'amie du Seigneur ou le courage de la liberté

Élisabeth Behr-Sigel s'est endormie dans la paix du Seigneur. Nous avons été nombreux à l'accompagner par notre présence et nos prières, vers sa dernière demeure, dans son pèlerinage vers le Seigneur.

Nous avons reçu un grand nombre de témoignages. Nous avons souhaité les partager et consacrer une large part de ce bulletin à Élisabeth.

Père Michel Evdokimov, commence son hommage à Élisabeth en disant : « C'était une vieille dame, et même une très vieille dame, toute menue mais douée d'une intelligence vive, d'une mémoire solide comme un roc – elle était notre « mémoire vivante » de l'orthodoxie au XXe siècle –, d'une vitalité peu commune, d'une capacité d'ouverture et de compassion envers son prochain, qui en faisaient une des personnalités les plus attachantes du monde orthodoxe français et même européen, de ces dernières décennies. »

Oui, c'est une grande dame qui nous a quittés. Sa grandeur réside en ce qu'elle-même invitait ceux qu'elle croisait ou l'entouraient à grandir eux-mêmes dans le Seigneur.

Attentive à chacun, accueillant souvent avec chaleur les nouveaux venus dans la paroisse, elle nous faisait grandir avec rigueur, exigence et surtout amour. Nous avions droit à ses coups de gueule amicaux toujours surprenants, mais aussi ses encouragements toujours sincères, ses questionnements infinis, le tout avec son franc sourire, son regard pétillant ou encore son rire. Elle aimait rire.

Théologienne profondément ancrée dans la Tradition ; aiguillon, refusant tout conformisme frileux, toute tiédeur anesthésiante, elle n'hésitait pas à prendre position tant sur les sujets de la vie quotidienne de notre Église que sur les questions de société. Des positions toujours marquées du sceau de l'esprit évangélique. Élisabeth avait avant tout le courage de la liberté.

Cette liberté, elle l'a acquise en se faisant servante du Christ, de Celui qu'elle n'a cessé de servir sa vie durant. Servante, acceptant l'obéissance sans contrainte, sans subordination, mais vivant un échange d'amour, fondement de la vraie liberté, avec son Seigneur, avec ses frères. De fait, une servante qui était devenue l'amie du Seigneur – « Je ne vous appelle plus serviteur mais amis ».

Le sens de l'Église, le sens de l'incarnation que nous venons de célébrer est justement de faire de nous des hommes et des femmes libres, amis du Seigneur qui comme ses messagers sauront offrir au monde son amour, sa beauté, sa grandeur. Élisabeth était de ceux là. Une foi vivante dans son Seigneur, dans la vie, dans son prochain et dans la résurrection. Élisabeth allait toujours à la rencontre de l'autre. Aujourd'hui c'est le Seigneur qui vient à sa rencontre.

Nous étions habitués à la voir toujours à la même place dans l'église. Aujourd'hui, nous ne la voyons plus, mais soyons certains qu'elle est toujours là, comme tant d'autres qui nous ont quittés. Elle est là, parmi nous, dans la communion des saints.

Père Alexis

Bulletin de la Crypte N° 339 janvier 2006

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