Proclamer au monde une Année de grâce du Seigneur
Encore une année nouvelle qui s’annonce et dans laquelle nous entrons, inexorablement, avec appréhension, mais aussi et surtout avec espérance en la grâce de Dieu, pour que cette année soit véritablement un An de grâce du Seigneur pour notre monde.
Nous sommes environnés aujourd’hui non moins que jadis d’une nuée de témoins qui ont offert leur vie, versé leur sang, pleuré des larmes de souffrance, mais aussi des larmes de compassion, à l’image de Celui qui a pleuré sur Jérusalem (Lc. 19,41), voulant « rassembler ses enfants à la manière dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes » (Lc. 13,44).
Jusqu’à la fin des temps, Jésus pleure sur ce monde qu’Il a tant aimé. À notre tour, nous devons redécouvrir le mystère de la compassion, quittant ainsi le confort de nos églises belles et chaudes, nous munissant pour cela du viatique de la Parole vivante et du Corps du Christ. Il nous faut tellement les incarner et Les greffer en nous, ou plutôt nous en eux, que notre simple présence devienne un témoignage éloquent, une évidence interne que notre monde n’est pas perdu dans une course solitaire à travers des espaces infinis qui nous glacent d’effroi. Une certitude aussi que ces astres étoilés qui illuminent notre ciel nocturne sont autant de myriades de puissances célestes « qui chantent incessamment la gloire de Dieu » (Ps.18,2), « ces astres de lumière qui louent le Nom du Seigneur » (Ps.148). Mais les anges du ciel sont aussi parmi nous, rapprochant le ciel et la terre, parmi nous pour nous protéger, pleurant sur nos défaillances, se réjouissant de nos victoires, pour nous inspirer et nous aider à grandir en âge spirituel, passant de l’enfance à la maturité des enfants de Dieu.
Ainsi, à mesure que les années se succèdent, de nouvelles générations montent et assument les charges de responsabilité dans nos sociétés et dans nos églises. Il est important que s’opère de la manière la plus fidèle possible la transmission inaltérée de l’héritage reçu de nos pères, sans qu’il ne soit ni appauvri, ni altéré.
C’est avec un sentiment de joie profonde que je rédige cet éditorial et je remercie le Seigneur pour tout ce qu’Il nous donne de vivre ensemble, dans la découverte et l’approfondissement de notre foi commune, dans le témoignage de celle-ci dans le monde ambiant. « Nous sommes les ambassadeurs du Christ », disait St Paul (2 Cor.5,20), c’est-à-dire ses porte-paroles, ses plénipotentiaires. Après nous avoir rassemblés « toutes portes closes », dans l’intimité de la communion à la Parole vivante et au Corps sacré du Seigneur, l’Esprit Saint brise les murailles, ouvre les portes closes et nous jette dans ce monde pour y porter la parole, la lumière, la nourriture de vie éternelle. C’est sur cela que nous serons questionnés par le divin Juge.
Nous devons utiliser tous les moyens de la technologie moderne, la presse, les ondes, l’image, pour communiquer aux hommes et allumer dans leurs cœurs par la feu de l’Esprit la véritable Icône, c’est-à-dire Celui qui est l’Image du Père.
Que cette Année Nouvelle nous donne un regain de force et d’élan pour « rendre témoignage de ce que nous avons entendu, de ce que nous avons vu de nos yeux, de ce que nous avons contemplé, de ce que nos mains ont touché, du Verbe de vie, car la Vie s’est manifestée » (1 Jn.1,1).
Père Boris
Bulletin de la Crypte N° 329 janvier 2005