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Atelier sur les Eglises orthodoxes orientales au Congrès de la Fraternité Orthodoxe à Saint-Laurent-sur Sèvres (France), novembre 2002

Au Moyen Orient, en Arménie et en Ethiopie se trouvent parmi les plus anciennes communautés chrétiennes qui appartiennent à la famille dite ‘non-chalcédonienne’ ou orthodoxe orientale (nom officiel donné par les théologiens du Dialogue Officiel). A la suite du Concile de Chalcédoine en 451 qui définissait le Christ comme ayant ‘deux natures’ (physis en grec), certains groupes chrétiens ont pensé que cette définition comprenait une séparation de la divinité et l’humanité en Christ. Ils restèrent fidèles à la formule de Saint Cyril d’Alexandrie: «une ‘nature’ (physis) de Dieu le Verbe incarnée», formule qui parle elle aussi du Christ Dieu (‘Verbe’) et Homme (‘incarnée’). Mais on ne le comprit pas ainsi immédiatement et on nomma ces Chrétiens ‘monophysites’, comme s’ils ne croyaient qu’en une seule ‘nature’, la divine, la nature humaine étant ‘absorbée par la divine. Des tentatives de dialogue eurent lieu après la séparation de 451, mais sans résultat concret. Dès 1964 des rencontres théologiques furent organisées pour discuter cette question. Le Dialogue devint officiel en 1985. Les théologiens envoyés par les différents Patriarcats des deux Familles d’Eglises furent d’accord pour finalement affirmer qu’ils avaient la même foi en Christ, vrai Dieu et vrai Homme, sans confusion, sans changement, sans séparation, sans division. Monseigneur Séraphin (Patriarcat de Roumanie) expliquera le côté théologique et répondra aux questions s’y rapportant. Christine Chaillot, qui a rencontré depuis des années les Orthodoxes Orientaux dans leurs pays d’origine et en diaspora, qui  écrit des articles et livres à leur sujet, et qui a fondé en 2000 à Paris l’Association ‘Dialogue entre Orthodoxes’ pour le dialogue avec ces Eglises dira quelques mots de leur vie et spiritualité. Le Diacre arménien Philippe Sukiasyan (qui prépare une thèse sur l’Eglise d’Arménie pendant l’époque communiste), très intéressé par ce Dialogue théologique, donnera son point de vue en tant que membre d’une Eglise orthodoxe orientale.

Bibliographie:
- ‘Les Eglises préchalcédoniennes’, (dossier) Contacts no 187, 1999.
- C. Chaillot, ‘Fidélité et Vulnérabilité des plus anciennes Eglises d’Orient’, in Les Richesses de l’Orient Chrétien, 2000,  p. 135-167.

Atelier sur le Dialogue avec les Eglises orthodoxes orientales/préchalcédoniennes: arménienne, syriaque, malankara (en Inde), copte, éthiopienne et érythréenne

Monseigneur Séraphin donne tout d’abord des explications théologiques sur le problème du rapport entre les deux natures du Christ : Dieu et Homme. Comment exprimer cette réalité? Au Concile de Chalcédoine  (451) on a employé une terminologie nouvelle, et on a choisi le mot grec hypostasis pour parler de la Personne unique du Christ, et physis pour exprimer les deux ‘natures’, divine et humaine, Dieu et Homme parfaits. Les Eglises orientales n’ont pas reçu/compris ces notions de ‘nature’ et ‘personne’ de la même manière, et elles sont restées fidèles à la formule de Saint Cyrille d’Alexandrie, qui est d’ailleurs pour les Orthodoxes aussi un très grand Père de l’Eglise : sa formule parle ‘d’une physis de Dieu le Verbe’ (divinité du Christ) ‘incarnée’ (humanité du Christ), où Saint Cyrille prend le mot physis comme l’équivalent du mot ‘personne’. Il y a donc eu ce malentendu terminologique avec ceux qui ont refusé le Concile de Chalcédoine. On a cru que c’était des monophysites, n’acceptant pas les ‘deux natures’. Or le mot physis peut avoir deux sens/traductions: nature et personne. L’essentiel c’est que, aujourd’hui, à la suite de notre Dialogue Théologique, nous les Orthodoxes confessions avec les Orthodoxes orientaux que le Christ est Un : Vrai Dieu et Vrai Homme, sans mélange ni séparation. Les théologiens des deux Familles d’Eglises mandatés par leurs Patriarcats (1964-93) pour discuter cette question ont reconnu qu’il s’agit de la même foi christologique, énoncée différemment, et qu’il y a eu un malentendu au niveau des mots.
Monseigneur Séraphin insista sur le fait que les Orthodoxes ne relativisent en aucune façon le Concile de Chalcédoine, et aussi sur le fait que les deux familles d’Eglises confessent le Christ avec d’autres mots/formules pour émettre la même vérité.
Il expliqua qu’il y a eu aussi de vrais monophysites au temps d’Eutyches.

Puis jaillissent les questions, en voici quelques unes.

- Si on est conscient que c’est la même foi, pourquoi n’y-a-t-il pas encore d’union?
réponse: le poids de l’histoire ; nécessité d’information et d’éducation dans les deux Familles d’Eglises du clergé et des fidèles. Certains Orthodoxes sont encore convaincus que ces Eglises orthodoxes orientales sont monophysites.
Le Patriarcat de Moscou a débuté récemment un dialogue bi-latéral avec les Eglises orthodoxes orientales

- Y a-t-il des Arméniens chalcédoniens?
réponse:  il y a en Russie 2 millions et demi d’Arméniens dont certains fréquentent l’Eglise orthodoxe en Russie/danger de russification; cela se passe aussi en Géorgie, par exemple. A Constantinople on signale la tradition selon laquelle les Arméniens lisent l’Evangile chez les Grecs le jour de Pâques, et réciproquement.

- Y a-t-il intercommunion entre Orthodoxes et Orthodoxes orientaux?
Réponse de Monseigneur Séraphin: Il n’y a pas de déclaration officielle à ce sujet, donc officiellement non, mais cela peut arriver dans des paroisses de diaspora, par économie, lorsque les fidèles orientaux n’ont pas leur propre paroisse, mais cela ne fonctionne pas au niveau du clergé.

- Que faire à présent face aux anathèmes contre certains saints, comme Dioscore d’Alexandrie?
réponse: Dioscore a été condamné pour des questions canoniques, pas dogmatiques. C’est plus compliqué pour Saint Sévère d’Antioche. Mais des spécialistes se penchent sur ces questions. Dans l’Eglise arménienne Dioscore et Sévère sont anathémisés. Un des saints les plus populaires aujourd’hui en Arménie, c’est Saint Séraphin de Sarov.

L’autre grande question à résoudre est la suivante. Des Orthodoxes chalcédoniens exigent que les Orientaux acceptent effectivement tous les sept Conciles. A ce sujet certains textes du Dialogue Officiel résument la formulation des dogmes des Sept Conciles, et cela a été accepté par les représentants des Eglises Orientales.

Le diacre arménien de Lyon, Philipe Sukiasyan, fait remarquer que les Arméniens n’étaient pas présents à Chalcédoine car ils défendent leur foi contre les Perses et le mazdéisme. Le Concile, qui d’ailleurs n’a pas fait l’unanimité chez les Byzantins (par exemple l’Empereur Zénon) n’est refusé par les Arméniens que cent ans plus tard, car ils trouvent, (comme les autres Orthodoxes Orientaux) que les partisans de Chalcédoine sont ‘diophysites’! L’histoire a pesé de manière tragique sur ce schisme et jusqu’aux temps modernes. Il fallait aussi dire ‘non’ à la puissance impériale byzantine. Certains Catholicos arméniens se sont dits ‘monophysites’; d’autres se sont dits chalcédoniens. Certains princes Arméniens étaient sous la vassalité de Byzance. Au 12e siècle l’unité avec les Byzantins a failli se faire sous le Catholicos arménien Nerses le Gracieux. Dès 1828 l’Eglise arménienne se trouvait sous la tutelle de la Russie et de son Patriarcat.
Il est important d’écouter l’histoire racontée par les uns et par les autres et d’essayer de trouver une objectivité historique.
Le nom officiel de l’Eglise arménienne est  Eglise ‘apostolique et orthodoxe d’Arménie’ ou ‘des Arméniens’.

A la suite des rencontres des théologiens, les Synodes des Patriarcats des deux Familles devaient répondre de manière écrite et faire leurs commentaires positifs et négatifs par rapport aux textes promulgés depuis 1985 et jusqu’en 1993 (Dialogue Officiel). Toutes ne l’ont pas fait. Chaque Patriarcat devrait informer son clergé et ses fidèles de différentes façons.
D’autre part, il ne faut pas confondre les traditions locales avec la Tradition. Il y a beaucoup de prières semblables dans les Eglise orthodoxes et orthodoxes orientales. S’écouter les uns les autres et se respecter mutuellement.
On doit retrouver la catholicité orthodoxe entre les deux Familles.
On a un avenir commun. Certains proposent un travail social commun entre Orthodoxes et Orthodoxes Orientaux.

Assistent à l’atelier un Copte, Albert Shaker, qui présente l’Association Saint Joseph qui aide des orphelins coptes en Egypte ; et un jeune Ethiopien vivant à Bruxelles.

Christine Chaillot présente le but de l’association ‘Dialogue entre Orthodoxe’ pour mieux se connaître au niveau spirituel et pratique entre Orthodoxes chalcédoniens et Orthodoxes Orientaux, et quelques unes de ses activités.

 

 

Analyse d'audience

 

 

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