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Rapport des activités de l’Association Dialogue entre Chrétiens orthodoxes et orthodoxes pour 2003

par Christine Chaillot, fondatrice et secrétaire

L’Association vous envoie son compte-rendu annuel et vous communique les événements suivants :

Le 29 janvier 2003 mon livre The Ethiopian Orthodox Tewahedo Church (2002) a été présenté au Collège Théologique de cette Eglise à Addis Abeba sur invitation du Doyen du Collège, l’Evêque Timoteos, et de l’Ambassadeur de Suisse, Monsieur René Schaetti. Pendant mon séjour, je donne deux conférences au Collège.

Le 8 mars je donne dans la Paroisse de la Sainte Trinité et de Saints Côme et Damien, 26 rue Spaak à Bruxelles, une conférence sur Vie et Spiritualité de l’Eglise éthiopienne, suivie par des chants de la tradition éthiopienne par des Ethiopiens qui vivent en Belgique.

Le 19 mars je donne une conférence à l’Université de Genève intitulée Relations entre les Grecs et les Ethiopiens sur invitation de deux organisations : Les Amitiés Helléno-GenevoisesIPhilia et l’Association des Ethiopiens en Suisse, ainsi que de la paroisse éthiopienne orthodoxe de Genève.

Le 28 mars a eu lieu au temple de Saint-Gervais à Genève un magnifique concert de chants syriaques orthodoxes sous la direction de Nouri Iskandar et de sa chorale venus d’Alep en Syrie.

Le 5 avril l’Eglise éthiopienne orthodoxe de Suisse a organisé au Conseil Œcuménique des Eglises à Genève une exposition et une conférence sur l’histoire, la littérature et l’art de l’Eglise d’Ethiopie, y compris mon intervention sur Aperçu des textes de la littérature éthiopienne en langue classique ge’ez.

Interviews sur la radio suisse en avril, août et septembre.

Du 5 au 9 juillet je représente l’association invitée par le Centre de la Paix (Peace Centre) de Graz pour une conférence européenne à Graz (Autriche) sur le Dialogue inter-religieux en Europe (European Inter-Religious Conference/Multi-religious living together in European Cities. Problems and Examples of Cooperation), (comptes-rendus dans Bulletin de la Crypte no 316, sept-oct. 2003 et dans Voix Orthodoxe 51 sept. 2003 en Suisse).

Du 21 au 25 juillet, lors de la Conférence internationale des Etudes Ethiopiennes à l’Université de Hambourg (Allemagne), je présente une communication sur ‘Spiritualité et Symbolismes dans la Tradition éthiopienne orthodoxe (en anglais).

Du 12 au 14 septembre conférence d’Orbis Aethiopicus à Cambridge (Angleterre) : ‘Continuity and Innovation in Ethiopian Culture’ ; le 16 présentation de mon livre The Ethiopian Church à l’ambassadeur d’Ethiopie, Monsieur Fisseha Adugni ; et le 19 rencontre au Centre Saint Beades, Clapham Road 412,  entre Orthodoxes et Orthodoxes orientaux sur invitation du Père Tekle Maryam, responsable de la paroisse éthiopiano-antillaise à Londres qui dépend du Patriarcat éthiopien orthodoxe : présentation de mon livre sur l’Eglise éthiopienne et des activités de l’association, suivi de chants et de prières éthiopiens.

Le samedi 4 octobre 2003 a eu lieu à l’Institut de Théologie Saint Serge notre rencontre annuelle sur le thème de ‘la Liturgie dominicale dans les Eglises orthodoxes orientales (préchalcédoniennes)’. Le Père Boris Bobrinskoy, Président de l’Association, a fait un discours de bienvenue (voir texte plus bas). Y ont présenté des exposés le Père Nerseh Baboudjian (Eglise arménienne), le Frère Roger (Eglise syriaque), Libanais étudiant à Paris, le Diacre Joseph Stephanos (Eglise copte) accompagné du Père Moussa Naguib, et le Père Mezgebou, Ethiopien étudiant à Leuwen en Belgique. Le Père Irénée Dalmais, dominicain et célèbre liturgiste, a fait une synthèse finale (compte-rendus dans Bulletin de la Crypte rue Daru no 317/nov. 2003 et SOP 283/déc. 2003).

Le 2 novembre je me suis rendue à Bruxelles pour la consécration de l’Eglise syriaque de la Vierge à Jette.

Le 7 novembre j’ai assisté à la table ronde sur ‘Les inscriptions syriaques : une source de l’histoire des Chrétiens du Proche Orient’, organisée par le Laboratoire des Etudes Sémitiques au Collège de France.

Les 15-16 novembre la Paroisse orthodoxe internationale de Saint Isaac de Ninive à Helsinki (Finlande) a organisé une conférence ‘Orientals and Byzantines- Churches and Cultures in Interaction’, avec accent sur les Eglises orthodoxes orientales. J’y ai présenté les activités de notre Association comme étant un dialogue pratique entre nos deux Familles d’Eglises For a practical Dialogue between the Oriental Orthodox and the Eastern Orthodox. Genesis and Activities of the Association ‘Inter-Orthodox Dialogue’ in Paris (‘Dialogue entre Orthodoxes’). Cette Paroisse de Saint Isaac accueille tous les Orthodoxes et Orthodoxes orientaux vivant en Finlande, avec célébrations en plusieurs langues.

J’ai profité d’être en Scandinavie pour donner à Oslo (Norvège), le 18 novembre, une conférence sur les Eglises orthodoxes orientales, dans l’Eglise orthodoxe russe de Saint Nicolas (sous la juridiction de la Rue Daru/Patriarcat de Constantinople).
Lors des escales à Stockholm j’ai rendu visite aux deux évêques syriaques orthodoxes, à l’évêque grec, ainsi qu’aux prêtres des paroisses copte, éthiopienne et russe. Il y a une libraire spécialisée sur l’Orthodoxie, 3 Tulegatan (voir mon article dans Bulletin de la Crypte, no 320, février 2004). Des étudiants éthiopiens qui présentent chaque semaine une émission sur une radio réservée aux minorités m’ont interviewée sur mon travail.

Le 29 novembre j’ai pris part à l’assemblée générale de la Fraternité Orthodoxe à Issy-les-Moulineaux.

 

Textes pour 2003

Texte du Père Boris Bobrisnkoy lors de la réunion annuelle de l’Association ‘Dialogue entre Orthodoxes’ à l’Institut Saint Serge, Paris, le 4 octobre 2003

Chers Pères, Chers Frères et Sœurs en Christ, et cela n’est pas un titre banal, mais quelque chose de profond et de vrai, car nous sommes tous véritablement frères et sœurs dans le Christ et nous devons grandir en cela dans tous les domaines de notre vie.

En tant que Président de l’Association ‘Dialogue entre Orthodoxes’ je suis très heureux de vous recevoir pour notre deuxième rencontre ici à l’Institut Saint Serge et je vous souhaite à tous la bienvenue.

Tout d’abord rappelons-nous le récent dialogue théologique qui a eu lieu entre les Eglises orthodoxes chalcédoniennes et pré-chalcédoniennes ou orthodoxes orientales : dès 1964 de manière non officielle, puis de manière officielle dès 1985, sous la double présidence de Monseigneur Bichoy de l’Eglise copte qui représente les Eglises orthodoxes orientales - qui est le nom officiel de ces Eglises copte, éthiopienne, arménienne et syriaque orthodoxe-, et de la co-présidence de Monseigneur Damaskinos (alors Métropolite de Suisse) pour la représentation des autres Orthodoxes (Grecs, Russes, Roumains, Serbes, etc). A cause de ses ennuis de santé, Monseigneur Damaskinos a été remplacé pour ce dialogue en 2003 par Monseigneur Emmanuel Adamakis, le nouveau Métropolite grec de France nommé depuis cette année à Paris. Monseigneur Emmanuel n’a pas pu se joindre à nous cet après-midi, car il a dû se rendre à Bruxelles pour recevoir l’Archevêque d’Athènes ; mais il a donné sa bénédiction pour notre rencontre et pour les activités de l’association et il a promis de venir une autre fois.

A la suite des diverses discussions du Dialogue Théologique, plusieurs Communiqués ont déclaré la foi christologique commune de nos deux Familles d’Eglises affirmant l’Unité du Christ, Vrai Dieu et Vrai Homme, sans confusion, sans changement, sans séparation et sans division. Les deux Familles d’Eglises (orthodoxes orientales et orthodoxes chalcédoniennes) proclament qu’elles ne suivent ni la doctrine véritablement monophysite d’Eutychès, ni celle de Nestorius. Je rappelle que les textes de ce Dialogue, non-officiel et officiel, ont été compilés et publiés par Christine Chaillot, la fondatrice et secrétaire de notre association, sous le titre Towards Unity (Genève, 1998). Nous lui sommes reconnaissants de mettre ces textes à notre disposition.

Aujourd’hui il faut que les Orthodoxes chalcédoniens et les Orthodoxes orientaux soient mis au courant de ces textes qui affirment notre foi commune en Christ. Nous, Orthodoxes chalcédoniens, nous devons approfondir la théologie christologique des Orthodoxes orientaux, tout d’abord en les écoutant, en lisant également leurs textes liturgiques, et surtout en prenant au sérieux leur refus d’être appelés et considérés comme monophysites. 

Comme nous avons essayé de le faire lors de notre réunion l’an dernier, il nous faut également lire ou relire leurs histoires souvent tragiques au cours des siècles. Il faut être conscient des difficultés auxquelles ils font face dans leurs pays d’origine jusqu’à aujourd’hui, comme d’autres Chrétiens d’Orient d’ailleurs.

Le malheureux schisme qui a suivi le Concile de Chalcédoine en 451 a créé une isolation pour certains Chrétiens des Eglises orthodoxes orientales. Malgré cela des liens divers ont subsisté entre nos Eglises, dans le cadre de la liturgie et des textes liturgiques par exemple.

C’est pour cela que nous allons aujourd’hui nous pencher sur la liturgie dominicale qui est au cœur de la vie de prière de toutes les Eglises orthodoxes chalcédoniennes et orthodoxes orientales. Un représentant de chaque Eglise de tradition orthodoxe orientale va nous présenter sa liturgie dominicale (arménienne, copte, éthiopienne et syriaque), et cela de manière simple. Pour ceux que cela intéresse à un niveau académique, je rappelle que des études liturgiques sont présentées chaque année ici en juin lors des Conférences Liturgiques de l’Institut Saint Serge.
Nous avons laissé toute liberté à chacun de nos orateurs. S’il y a certaines répétitions, par exemple dans l’explication du déroulement de la liturgie, cela ne fera que mieux souligner encore tout ce que les liturgies orientales, orthodoxes de tradition byzantine ou orthodoxes orientales, ont en commun.
Je vous rappelle que le dialogue pratique de nos deux familles d’Eglises est le but principal de notre Association ‘Dialogue entre Orthodoxes’, suivant ainsi d’ailleurs les recommandations pastorales du Dialogue Théologique Officiel qui encouragent à une intense préparation afin que, par exemple, je cite : ‘Dans les localités où co-existent les deux Familles d’Eglises, les congrégations devraient organiser (là où cela est possible), la participation de personnes/paroissiens (hommes, femmes, jeunes et enfants) d’une congrégation pour assister à la liturgie eucharistique du dimanche ou des jours de fêtes dans la paroisse d’une autre famille d’Eglises. (Chambésy, Septembre 1990, cf texte dans Towards Unity p. 65).
Ces présentations très brèves ne pourront pas tout expliquer. Pour leur apporter un complément pratique, nous vous proposons, pour ceux qui le souhaitent, de venir assister aux liturgies de ces différentes traditions ces prochains dimanches, ce qui permettra de continuer et d’amplifier notre rencontre d’aujourd’hui.
Il vous est possible d’assister aux liturgies de nos frères et sœurs orientaux dans différentes paroisses, par exemple :
Eglise Syriaque orthodoxe à Montfermeil, 58 avenue Daniel Perdrigée. Prendre le RER E jusqu’à Le Raincy-Villemomble, puis le bus 602, arrêt à Montfermeil-Bellevue, puis 200 m. à droite, en face de l’école Jean Jaurès (pour questions contacter le Père Yacoub Aydin 0614304278/0143306247).
Eglise copte orthodoxe de l’Archange Michel et de Saint Georges, 138 Bd. Maxime Gorki, Villejuif (métro Villejuif Louis Aragon). Tous les dimanches liturgie en français de 8 à 10h, puis en arabe de 10 à 12h.
La communauté éthiopienne se réunit à Saint Serge en principe tous les derniers dimanches du mois, l’après-midi. Actuellement le prêtre est le Père Mezgebou qui vient de Belgique. La liturgie n’est célébrée principalement que pour Noël et Pâques. Pour tout détail téléphoner au responsable laïc, Mr Ephrem Kebede le soir 0146642085.
Pour la liturgie arménienne : Cathédrale Rue Jean Goujon Paris 8e ou chez le Père Nerseh Baboudjian (tél. 0143789291), Eglise Saint Paul et Saint Pierre, 4 rue Komitas 94140 Alfortville. Prendre le métro direction Créteil, descendre à Ecole Vétérinaire, puis bus 103 jusqu’à la Place de Petit Pont.

En conclusion de notre rencontre d’aujourd’hui, le Père Dalmais, grand spécialiste des liturgies orientales, fera quelques réflexions pour nous aider à comprendre quelques unes des influences de ces différentes traditions liturgiques entre elles et avec la tradition byzantine.

Permettez-moi encore de vous signaler un long chapitre de Christine Chaillot, ‘The Ancient Oriental Churches’ dans un livre sur les liturgies, édité par Oxford University Press à New York (paru en 2005  in The Oxford History of Christian Worship,eds. G. Wainwright et K. Westerfield Tucker). 

Encore une fois je vous souhaite à tous la bienvenue.

Discours du Père Irénée Dalmais

Dans le mot liturgie il y a deux mots : communauté, peuple, assemblée (laos) et action/ce qu’on fait (orgia) : c’est une action communautaire. Cet après-midi nous avons compris qu’il y a à Paris actuellement des communautés chrétiennes orientales qui vivent et gardent vivants de riches héritages. On peut dire que tous, y compris les Occidentaux d’ailleurs, nous sommes les continuateurs, en ce début du 21e siècle, et les héritiers bien vivants de cultures, pour exprimer la foi chrétienne selon cette diversité de cultures. Pour celles que nous avons entrevues cet après-midi, le grand foyer, au point de départ, c’est Jérusalem qui a repris cet héritage spécialement dans un monde marqué par les cultures grecques, dans deux autres grands foyers de réflexion et de culture : à Alexandrie, en Egypte, et à Antioche dans le nord de la Syrie. En fait, toutes les liturgies chrétiennes vivent plus ou moins directement de ce premier état, y compris l’Occident.
Il est important d’entrer de plus en plus en dialogue avec ces différents héritages, et de se mettre à leur écoute. Parfois le geste est plus important, parfois c’est la parole, à certains moments c’est la parole modulée par le chant. Dans ces cultures on trouve également l’image ou icône. Ce sont les différentes manières par lesquelles les êtres humains peuvent communiquer les uns avec les autres, et avec Dieu, soit par des modulations de mots, soit par ces modulations développées encore par l’harmonie musicale, soit par l’image. Ce qui me paraît important de rappeler ici, c’est ce que l’Institut Saint Serge a apporté en Europe occidentale, à travers la culture russe : toute cette grande tradition de la culture byzantine ; cette tradition byzantine qui s’était répandue dans toute l’Europe du sud et de l’est, et plus largement encore. Alors ce qui importe c’est d’apprendre à nous fréquenter les uns les autres, à nous visiter, et aller faire une ‘plongée’ dans la manière dont d’autres frères et sœurs chrétiens vivent et célèbrent leur foi, au lieu de rester chacun chez soi. On entend très souvent en Occident. « Mais pourquoi ne font-ils pas comme nous ? » Chacun a sa manière de faire ceci ou cela tout en gardant bien vivant et en entretenant ce dont nous sommes les héritiers et les porteurs. C’est ainsi qu’il faut agir, tout en dialoguant avec l’autre. Je crois que la liturgie est évidemment une occasion privilégiée pour le faire. Regarder d’abord, écouter, et puis comprendre pourquoi les autres agissent d’une autre manière, et comprendre ce que cela signifie. C’est ainsi que, peu à peu, on arrivera à sortir des cadres trop restreints dans lesquels malheureusement aujourd’hui nous continuons à rester enfermés. C’est le drame et le malaise actuels de ce qu’on appelle le communautarisme, c’est-à-dire « chez nous on fait comme ça ». Et de penser que ce que l’on fait chez soi, c’est cela la ‘bonne’ manière de faire les choses. Donc il faut s’écouter les uns les autres, échanger et aller au-delà. La rencontre de cet après-midi est un point de départ, une tentative (déjà commencée l’an dernier) de rencontre de Chrétiens de traditions différentes. Il ne faut pas penser que si on ne comprend pas, cela ne doit pas être ‘bien’, car sinon on devrait comprendre. Non, on ne peut pas comprendre immédiatement, il faut d’abord écouter, s’écouter, et vouloir comprendre. Puisse cette rencontre être un moment privilégié et surtout un point de départ afin que se multiplient de telles rencontres entre les traditions chrétiennes.

Analyse d'audience

 

 

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