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Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Chapitre VII versets 11 à 16 (Propre à Luc)

20e dimanche après la Pentecôte 3e dimanche après la Croix

La Veuve de Naïm*

La résurrection du fils de la Veuve de Naïn11 Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïm ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui.
 
12 Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve  ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.
 
13 Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas !
 
14 Il s'approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi !
 
15 Et le mort s'assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. (1)
 
16 Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant  : Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.

* "Naïm" en hébreu et en français dans les bibles catholiques, en arabe "Nein" au sud de Nazareth, "Naïn"romanisation du grec

(1) cf. 1 Rois 17,23

Commentaire patristique par saint Jean Cassien de Marseille (v360-v435)

jean cassienToi donc qui veux que le Seigneur ait été égal à l'un de ses serviteurs - car, de même que les apôtres n'avaient rien eu qu'ils ne l'aient reçu de leur Seigneur, de même tu veux, toi, que le Seigneur n'ait rien eu qu'il ne l'ait reçu de l'Esprit, et par là tu veux que ce qu'il eut, il ne l'ait pas eu comme Seigneur, mais reçu comme serviteur - dis-moi donc : comment pouvait-il user d'un pouvoir comme sien et non comme reçu ?
Que lisons-nous en effet à ce sujet ? « Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton grabat et va dans ta maison » [Mt 9, 6]. Une autre fois il dit au père qui supplie pour son fils : « Va, ton fils est vivant » [Jn 4, 5]. I1 dit encore, lorsque le fils unique d'une mère était porté au tombeau : « Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi » [Lc 7, 14].
Est-ce que, comme il en allait pour ceux qui recevaient leur pouvoir de Dieu, lui aussi demandait à recevoir le pouvoir d'agir efficacement en invoquant le nom de Dieu ? Pourquoi, de même que les apôtres agissaient en son nom, n'agissait-il pas lui aussi au nom de l'Esprit ? Que déclare aussi l'Évangile à son sujet ? « Il les enseignait, dit-il, comme ayant autorité et non comme leurs scribes et les pharisiens » [Mt 7, 29]. Voudrais-tu qu'il ait été orgueilleux et prétentieux, attribuant à son propre pouvoir celui qu'il aurait reçu de Dieu, selon ce que tu dis ? Mais que faire, quand le pouvoir n'a jamais passé à des serviteurs qu'au nom du maître et n'a jamais pu être efficace si celui qui s'en sert en a retenu une part pour lui-même ?
Mais pourquoi nous dépenser si longtemps contre un blasphème délirant avec des arguments évidents sans doute, mais toutefois mineurs ? Écoutons Dieu lui-même s'adressant aux disciples : « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons » [Mt 10, 8] Et derechef : « En mon nom, dit-il, vous chasserez les démons » [Mc 16, 17] A-t-il eu besoin, pour exercer le pouvoir, du nom d'un autre, alors qu'il a fait de son nom même une puissance ? Qu'ajouter encore ? « Voici, dit-il, que je vous ai donné pouvoir de marcher sur les serpents et sur les scorpions et sur toute la force de l'ennemi » [Lc 10, 19].
                                           "Traité de l'Incarnation contre Nestorius " (Cerf 1999 p. 257)

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