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Éditorial d'avril 2012

Que toute chaire fasse silence !

Alors que j’écris ces lignes, notre pays se relève tout juste d’une série d’attentats qui ont visé et tué des militaires, un enseignant, des enfants – juste avant cela, c’est un autocar qui s’écrasait sur la paroi d’un tunnel en Suisse, tuant 28 enfants. Quelques jours après ce sont trois adolescentes qui vont se faire écraser en traversant une autoroute de nuit. Tous les jours, des hommes, des femmes et des enfants, en Europe comme sur tous les continents, sont frappés par la violence, la mort, la barbarie. La puissance de la mort est là, au milieu de nous, et elle réside bien dans la force du péché.

Cette énumération pourrait être sans fin. On aurait presque envie de dire qu’aucun livre ne pourrait contenir tous les malheurs qui frappent l’humanité. Et pourtant, depuis la promesse de Dieu de nous envoyer son Fils, luit une lueur qui ne nous permet plus de dire cela. Une lueur qui s’est manifestée pleinement, il y a maintenant plus de 2000 ans, en la personne de Jésus qui, Lui-même, a réellement connu l’angoisse de l’agonie, le sentiment d’abandon et finalement la mort. Le Christ qui revêt notre humanité ! Le Christ parmi les hommes ! Le Christ, Lui, l’immortel, qui a accepté d’aller volontairement à sa propre mort. Lui, qui est sans péché , Lui qui est la vie, va prendre sur Lui le péché de l’homme, partager cette réalité de la mort. C’est la force de son amour pour l’humanité. Un amour plus fort que la mort ! C’est le don de la vie et de la liberté ! C’est la nouvelle Alliance ! Nous entrons maintenant dans la semaine de la Passion qui va nous mener jusqu’à Pâques. Audelà de l’émotion que nous pouvons vivre durant ces jours de la Grande Semaine, nous devons être attentifs à ne pas être que spectateurs. Saint Paul nous le rappelle : « Par le baptême nous avons été ensevelis avec Lui afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous vivions d’une vie nouvelle » (Rm 6,4). Appelés aussi à mourir pour revivre, nous devenons participants de ce mystère merveilleux de l’amour de Dieu pour l’homme.

L’ensevelissement de Jésus au tombeau est un des moments les plus profonds de l’année liturgique – c’est le moment de « l’espérance contre toute espérance ». Là où tout s’accomplit.

Cet ensevelissement de Jésus au tombeau est aussi le temps du silence – « Que toute chaire fasse silence ». Ce temps du silence que notre monde redoute tant. Car ce temps est celui de la Vérité où on laisse toute sa place au souffle de l’Esprit.
Jésus au tombeau n’a pas été passif – Il n’a pasvattendu que la puissance du Père, le souffle de l’Esprit Lui redonnent vie. Au contraire, Il est descendu aux enfers pour tirer à lui toute l’humanité, tous ceux qui ont vécu avant et tousnceux qui auront vécu après, pour qu’ils participent à sa résurrection. La passion, Jésus l’anvécue une fois pour toutes. Il l’a vécu pour nous et maintenant, d’année en année, il la revit avec nous. C’est une réalité permanente.

Ce silence au tombeau est plein de la richesse infinie de la divinité de notre Sauveur. Ce temps de silence qui fait jaillir l’éclatement de la vie qu’est la Résurrection. Là où la mort, la haine, la,barbarie sont englouties par un océan d’amour.

Père Alexis

Bulletin de la Crypte N° 402 avril 2012