Saint Michel

Page
d'Accueil

Événements
récents

Votre
a
genda

Prochains
Offices

Communauté
paroissiale

Textes et
Documents

Liens
orthodoxes

Éditorial de novembre 2010

« Je le déclare...» Psaume 82

« Je le déclare, vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très Haut, pourtant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme les princes. » Psaume 82

Inspiré de la vie des moines de Tibéhirine, assassinés en 1996 par le GIA, le film de Xavier Beauvois « Des Hommes et des Dieux » bénéficie d’un succès surprenant. En tête du box-office durant quelques semaines, il a franchi le cap du million de spectateurs. Dépouillé et ample, c’est un film riche d’humilité et de sobriété.
Il nous montre une communauté de moines, d’amis, d’hommes perdus face à leurs doutes et à leur foi ; face à la violence et à la peur. Des hommes qui, en toute confiance, s’abandonnent à Dieu. Cet abandon, ils l’actualisent chaque jour, vivant leur foi au plus près des habitants d’un petit village dans une Algérie livrée à la violence de la guerre civile.
Des hommes qui vivent dans le silence, la contemplation, la liturgie, mais aussi le travail de la terre, l’aide aux démunis, les soins aux pauvres. Bref, la fraternité vécue dans le mystère de la foi.
La puissance et la grâce de ce film, et probablement son succès, résident dans le fait qu’il ne parle pas de religion mais qu’il parle de l’homme. L’homme face à la barbarie, la résistance, le courage, la tolérance, la fraternité, l’amour, …
Nous avons tous à l’esprit ces paroles du Seigneur « celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera » (Marc 8, 35).
Partir ou rester ? Telle est la question qui rythme les jours et les nuits de ces hommes.
Lentement dans le film se déploie la réponse qui devient une sorte d’évidence. Une évidence du cœur, qui naît d’un cheminement douloureux dans lequel se déploie toute la complexité humaine. Une évidence personnelle mais qui trouve toute sa dimension en devenant, en Christ, communautaire. Une évidence d’une telle densité et d’une telle richesse qu’elle devient universelle au-delà de toutes les séparations et les murs que les hommes construisent.
Dans l’éditorial du mois dernier j’évoquais la figure du Père Alexandre Men et du caractère universel, au-delà de la seule Église orthodoxe, de son martyre.
Il en est de même des moines de Tibéhirine. Des hommes de Dieu qui ont laissé un testament de paix au monde. Marchant volontairement vers leur martyre avec lucidité mais sans le rechercher, donnant leur vie à Dieu et aux hommes.
Des apôtres de la compassion pour toute la Création.

Père Alexis

Bulletin de la Crypte N° 387 novembre 2010